À propos

Les trompes du Faï attirent de nombreux artistes, groupes en résidence, touristes de passage et locaux, venus pour écouter ou tester ce mécanisme insolite, unique au monde. La Montagne qui Chante coordonne la programmation culturelle des trompes en binôme avec l’association Les Villages des Jeunes qui pilote les activités organisées à la ferme du Faï.

Le Faï

Le Faï est une ferme haut-alpine à la géologie unique. Implantée à 1000m d’altitude, au cœur d’un cirque montagneux de deux kilomètres d’envergure, elle surplombe le vallon de la Maraize. Rattachée à l’association Les Villages des Jeunes depuis 1990, elle met en place des projets d’éducation populaire favorisant rencontres, échanges interculturels, apprentissages et formations. Chaque année, des publics hétérogènes – volontaires venus de l’international, salariés en insertion professionnelle, familles et groupes, artistes… -, se rassemblent autour de projets d’intérêts collectifs. Ces actions prennent la forme de chantiers en lien avec l’environnement, la culture et la rénovation du patrimoine.
Le site dispose d’un fort ancrage territorial qu’il pérennise notamment grâce à sa programmation culturelle et artistique et ses actions régulières menées en partenariat avec la jeunesse locale.

© Marie Lachaud - Ekinoxe Productions

Les trompes

C’est sur le site de la ferme du Faï, situé à 1000 mètres d’altitude au-dessus du village du Saix dans un cirque montagneux, que sont installées trois trompes géantes (basse, médium et aiguë), reliées à un système d’amplification. La nature exceptionnelle de l’écho généré par la falaise concave faisant face à la ferme a inspiré leur création. Après trois années d’expérimentations diverses menées par Michel Stievenard, ingénieur du son, et Jacques Châtaigner, instigateur et directeur de fabrication, la construction des trompes medium et aiguë débute en 1994. La trompe basse constituée de béton voilé, sera fabriquée en 1997 dans le but d’éviter au maximum la dispersion du son et la superposition des échos.

L’ampleur des trompes et leur singularité architecturale façonnent l’identité du lieu depuis leur construction. Initialement conçues en bois, les deux premières trompes n’ont pas pu résister aux hivers vigoureux du Faï. Durant quatre années, à partir de 2016, différents acteurs et utilisateurs des trompes décident de s’associer pour optimiser le système : les nouvelles trompes sont aujourd’hui principalement composées de résine afin d’augmenter leur résistance à la corrosion et aux intempéries. Le système acoustique des trompes est unique en Europe dans le domaine des musiques amplifiées. C’est un système dit « mono », puisque l’ensemble des trois trompes ne représente qu’un seul canal audio. Pour fonctionner, la source sonore est d’abord envoyée à la régie équipée d’amplificateurs, où le signal est divisé lui-même en trois.

Grâce à la topographie de cet espace naturel et à la disposition des trompes, l’auditeur perçoit différemment les échos selon sa position dans la vallée, pouvant ainsi profiter de variations d’amplitude et de réverbération. Le nombre d’échos entendus varie entre deux et sept selon le point d’écoute, la température extérieure, la vitesse du vent… avec un temps moyen de réponse de 2,4 secondes. Les trompes sont orientées vers des points précis de la falaise afin de créer un écho optimal. En effet, non seulement la puissance mais aussi la directivité du son revêt une importance capitale dans la qualité finale d’écoute. Le volume sonore des trompes génère une sensation d’environnement auditif paradoxal : on est à la fois à l’extérieur (dans un grand espace naturel ouvert) mais aussi en-dedans (comme dans une cathédrale). La montagne semble alors chanter de l’intérieur et depuis toute sa surface.
Année après année, le projet des trompes ne cesse d’évoluer et de surprendre grâce à la participation engagée de nombreux acteurs (acousticiens, artistes, artisans, associations…).

La montagne qui chante

La Montagne qui Chante est un programme artistique et culturel construit autour des trompes du Faï se déroulant de début avril à fin octobre. Les trompes sont aujourd’hui un terrain de création et de diffusion sonore pour de nombreux artistes qui explorent des styles musicaux très diversifiés. Cette association est aussi à l’initiative des week-ends « trompes en scène » programmés dans le but de mettre à disposition les trompes et de permettre aux artistes de prendre connaissance du lieu et du dispositif afin de faciliter l’élaboration d’un projet en vue d’une future candidature à une résidence.

La Montagne qui Chante, c’est enfin le nom du festival organisé chaque année en août au Faï pour célébrer l’anniversaire des trompes et les mettre à l’honneur.

Les villages des jeunes

L’association Les Villages des Jeunes dispose de trois lieux d’accueil – La ferme du Faï, le hameau de Vaunières et la maison des Crots –, destinés aux jeunes, familles, groupes, artistes, touristes… Ce sont des lieux où se rencontrent, travaillent et vivent ensemble des personnes de tous horizons sociaux pour construire un monde ouvert à la différence et respectueux de tous ; des lieux de découvertes culturelles, de chantiers, de formations, de vacances, de résidences… des lieux d’éducation populaire !

L’association est née de la double volonté de favoriser un décloisonnement social, culturel et générationnel entre personnes d’horizons divers et de faire revivre des sites désertés en milieu rural. Créée en 1964, elle est devenue délégation régionale du mouvement national Solidarités Jeunesses en 1996. C’est une association d’éducation populaire reconnue d’utilité sociale et agréée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports et l’Education Nationale.

L’association offre la possibilité aux artistes qui le souhaitent d’utiliser ses lieux d’accueil dans le cadre d’une résidence de création.